On y est, vous avez défini votre concept de blockchain, il va falloir maintenant le penser dans sa globalité. Si vous avez déjà un concept de blockchain, vous débutez votre travail d’analyse ici. Grâce à ce canevas du Lean blockchain model inspiré du « Business Model Canvas » et adapté pour la blockchain, vous allez balayer l’ensemble des aspects pour bien spécifier votre blockchain. La toute première étape est de placer en tête du lean blockchain model est de positionner le nom du concept et éventuellement un numéro de version. Ensuite sur la case adjacente, décrivez en 280 caractères maximum votre concept de blockchain
Pour remplir la suite, suivez le guide !
A. Besoins non satisfaits
Quels problèmes résout votre blockchain ? Listez les ici, concentrez vous uniquement sur les problèmes qui valent la peine d’être résolus par la blockchain.
Listez aussi les alternatives actuellement utilisées, le coût de la non résolution ou d’une autre solution pour les personnes qui ont le même problème. Vous en aurez besoin pour définir votre équation de valeur.
B. Parties prenantes
Les parties prenantes sont les personnes, entreprises, groupes de personnes ou groupes d’entreprises qui vont utiliser votre blockchain. Elles ont toutes un intérêt à utiliser la blockchain et parfois l’intérêt de l’un n’est pas forcément l’intérêt de l’autre, ils sont parfois même en conflit (payeur et acheteur par exemple). Cela tombe bien, la blockchain est là pour ça ! Utilisez la répartition sous forme de matrice pour indiquer les avantages à utiliser la blockchain. Dans la diagonale et sur les intersections vous pourrez qualifier les intérêts divergents.
C. Proposition de valeur
La proposition de valeur est le « pourquoi » de votre blockchain exprimé de manière intelligible par tous. Elle permet à tous les interlocuteurs concernés (qui ne savent sans doute pas ce qu’est la blockchain et qui n’ont pas envie de le savoir) de vite comprendre si votre solution résout un de leurs problèmes, et donc s’ils voudront participer à votre réseau ou utiliser ses applications (ou acheter votre token).
D. Solution
C’est ensuite le moment de décrire plus précisément votre solution. Si votre réseau blockckchain a pour objectif de devenir une plateforme d’échange disposant de plusieurs applications, concentrez-vous sur celles qui ont été retenues pour le POC. Listez dans l’ordre :
- Les transactions qui donneront lieu à la rédaction d’un contrat intelligent,
- Les structures de données manipulées (idéalement les liens vers des ontologies standard),
- Les traitements clés, qu’il s’agisse de données produites et stockées, de calculs ou de données provenant d’oracles ou d’IoT.
E. Valeur
Petit retour sur la proposition de valeur, mais avec le prisme technologique. Pourquoi l’utilisation de la blockchain est elle indispensable pour ce projet ? Soyez honnêtes, la technologie blockchain est souvent bien moins efficiente que les technologies centralisées classiques.
Y a t’il un intérêt à “tokeniser” les transactions ? Quelle est la valeur de la création d’un actif numérique entre les parties prenantes ? Existe-t-il un lien entre les actifs échangés et le monde réel ? Vous pourrez revenir sur ce point à la fin du canevas pour bien vous assurer de la validité de l’équation de valeur pour le projet : valeur produite > valeur captée > coût de mise en oeuvre de la blockchain.
F. Votre blockchain model : Modèle de revenus
Le modèle de revenus est par définition la manière dont la blockchain produit de la valeur pour les parties prenantes. La typologie classique des revenus des modèles blockchain sont en général : la rémunération à la transaction, de nouveaux revenus liés aux déploiement d’applications, la réduction des coûts de transaction, diminution du coût du capital, un usage simplifié du capital.
Une fois votre « blockchain model » spécifiés, il faut rentrer dans le concret : qui paye combien à qui quand et comment ? Pas si simple ? Tous les modèles se décomposent généralement en un de ces trois modèles de base : modèle direct, modèle de marketplace, et modèle indirect (reposant sur une valeur dérivée).
Si le token a une valeur “tradable” et est un utility… c’est à ce moment que vous abordez la circulation du token, sa stabilisation, etc..
G. Avantage compétitif et modèles d’adoption
Une fois que vous avez déterminé la manière dont circule la valeur dans votre réseau, il faut revenir sur les groupes d’utilisateurs, identifier ceux qui ont un intérêt fort et un potentiel de conversion fort à l’amorçage. Vous allez avoir besoin de toute leur implication dans le démarrage du projet et certainement devoir leur donner une place de choix dans la gouvernance.
H. Gouvernance
Qui prend les décisions à propos de l’évolution du réseau et comment ces décisions sont elles implémentées ? Il faudra faire évoluer la technologie, les parties prenantes, désigner des validateurs, choisir un consensus, peut être le modifier, ajouter des applications, etc… vous devez décider du modèle d’arbitrage de ces décisions.
I. Economie du réseau
Un réseau blockchain fonctionne grâce à des serveurs qui valident des transactions. Chaque serveur produit donc de la valeur en validant les transaction. La multiplicité des serveurs réalisant ces transaction est un gage de sécurité pour votre réseau. Pour la santé du réseau, il est donc important de définir une manière explicite, incitative, et équitable de rémunérer cette valeur créée. Pour les blockchain permissionnées, il existe néanmoins des techniques pour rendre cette rémunération constante, pour mutualiser et pour réduire fortement ces coûts.
Le déploiement des smart contrat est aussi une opération qui peut nécessiter des ressources complémentaires sur le réseau. Il faut les intégrer aux paramètres économiques du projet pour bien anticiper les coûts.
J. Charges de fonctionnement
Les charges de fonctionnement sont les charges d’exploitation classiques d’un projet de création d’entreprise. En effet dans la plupart des cas votre blockchain sera associée d’une manière ou d’une autre à une structure de gouvernance. Les investissements nécessaires sont généralement liés au développement des applicatifs, du réseau (si vous n’utilisez pas une blockchain publique existante) et aux aspects juridiques et fiscaux.
K. Indicateurs de prospérité
Quels sont les indicateurs clés qui indiquent la bonne santé du réseau ? Qui permettent de s’assurer que le système fait prospérer les opérateurs et les participants ? Les indicateurs de prospérité sont des indicateurs généralement liés à la circulation de votre token. C’est le témoin de la valeur produite, de la capacité de votre blockchain à résoudre les problèmes énoncés.
C’est aussi à cet endroit qu’on peut positionner les objectifs qu’on se fixe pour le projet, à court et long terme. Il est souvent utile de travailler sur les hypothèses marché en parallèle de cette réflexion.
L. Perspectives marché
Ces parties peuvent être renseignées après la définition du blockchain model ou à la fin. Découpez vos objectifs afin de définir un objectif à très court terme (produit), un objectif à moyen terme (marché) et un objectif à long terme (croissance). Ces objectifs sont évidemment étroitement liés à la taille du marché et à la taille de ce marché raisonnablement adressable.
M. Émission et distribution de tokens
Cette dernière n’est nécessaire qu’en cas d’utilisation d’un token pour réaliser les transactions et dans le cas de la prévente de ce token lors d’une offre initiale d’émission (ICO).
Dans ce cas, il vous sera utile de définir le nombre de token que vous allez mettre sur le marché, la manière dont vous allez les mettre en circulation, la manière dont vous allez en gérer la vente, si vous fixez (ou non) un minimum, un maximum de stock à émettre.
Autre partie importante : la distribution des tokens. Comment les jetons sont-ils initialement distribués ? Comment la valeur du jeton augmente-t-elle ou change-t-elle avec le temps ? Quel impact des jetons sur la gouvernance ?